La raison sociale est un élément permettant d’identifier une entreprise. Elle permet de donner une personnalité morale à l’entreprise. Dans des cas plus précis (société commerciales et non civiles) elle peut s’accompagner de la dénomination sociale, à savoir la forme juridique qu’a l’entreprise (SA, SARL, SAS etc…)
Donc le projet s’attarde sur ce qui constitue la SARL de l’intérieur, sa personnalité, ses sentiments, moods, rêves, névroses etc. Tous ces éléments sont contenus dans son nom, dans sa « raison sociale ».
Le projet fait également référence au rapport à la « raison », à savoir la faculté de raisonnement de l’esprit humain) en société. Notamment au vu des évolutions et transformations des rapports sociaux, de notre manière de voir le monde de plus en plus quantifiée (2040), de notre rapport aux écrans (Babidi), etc.
Mais aussi au vu des transformations internes dont j'ai fait l’objet, qui peuvent influer sur mes rapports sociaux à savoir un changement de rapport à soi-même (Whisky Peak), au trauma - "Mmmh" parle du phénomène de saturation suite à un trauma crânien, dans les rapports amoureux (Zérolution, Hibiscus) et dans le rapport au sommeil, aux rêves et aux désillusions (Dévoreve, Malibu, Hibiscus)
Ce projet se présente sous la forme d’un LP retraçant un parcours. Il commence avec une intro (Darius) dans laquelle force est de constater que l’on est émotionnellement peu stable.. Depuis ce point, le projet nous emporte dans une profonde introspection, à la rencontre de son alter ego (Babidi) suivie de l’entrée dans la Nuit par Dévorêve et ses questionnements liés au temps, parfois tintés de désillusions ; on y parle de garder ses rêves pour soi, dans un lieu où chacun pourrait décider de soit les poursuivre, soit les enterrer - la nuit aide d’ailleurs souvent à prendre des décisions quant à ses rêves les plus chers… La première pub suit et officialise bien l’arrivée sur l’Autoroute de Nuit (Métaphore entre la nuit et une longue route sombre). La présence de publicités ici rappelle simplement le caractère « commercial » d’une SARL, sa vocation à vendre des services (imaginaires dans le cas de ce projet). La porte s’ouvre puis se referme au début d’Hibiscus : est-on sorti de l’autoroute et rentré sain et sauf? Ou sommes-nous dans un rêve? Hibiscus ne répond pas vraiment à cette question et nous plonge dans plus de questionnements. Jusqu’au moment où le cerveau sature dans Mmmh, poussant A.A. à se cogner la tête contre les murs de son propre appartement. S’en suit une nécessité : celle de s’échapper, de voir autre chose. Pourquoi ne pas rouler jusqu’à Malibu? On pourrait tenter d’y panser ses plaies les plus fraiches, notamment en noyant son sang dans l’alcool.
Static Choc intervient presque comme une sonnerie de réveil. Un morceau qui ramène à la réalité froide, avec son lot de désarroi dont le retour inopportun de Babidi, parti en vacances le temps d’un rêve éveillé coulé dans l’alcool fort. La publicité suivante, sert de SAS de décompression menant A.A. à réellement comprendre qu’il est réveillé. Si une pub aussi merdique et vide de sens défile sous ses yeux, c’est qu’il est forcément debout ! Et debout il l’est bien. 2040 est le morceau qui suit. Tout s’y compte, tout s'y dénombre : si le Chiffre n’est pas atteint, peut-être notre vie n’en vaut-elle pas la prix? Mais à force de compter, nos forces s’amenuisent et mènent à l’apathie. Au zéro. Zérolution (contraction de « zéro » et « résolution ») commence par ce constat. Mais oscillant entre froid et chaud, les pensées et les souvenirs finissent par reprendre vie et teinter notre volonté. Et ce jusqu’au dernier morceau, Whisky Peak qui sonne le véritable réveil : si on va mal, pourquoi tant vouloir le cacher? Pourquoi ne pas l’accepter et cesser de le vivre seul? Pourquoi ne pas accepter l’aide qui peut nous être proposée, notamment par nos proches? C’est ainsi que le projet s’achève, sur une partie musicale qui se passe de mots en laissant l’évidence des notes, de la mélodie et du mouvements faire le reste.